Françoise Cloarec rencontre la Syrie il y a une dizaine d’années pour la première fois. C’est d’abord Damas, puis Alep, et non loin le fantôme pierreux des villes mortes échouées au milieu des terres désertiques, et encore la beauté bleue de l’Euphrate, le site de Mari, ses statues aux yeux dilatés qu’elle retrouve dans les vitrines du musée archéologique d’Alep. À quelques mètres d’elle, les tablettes d’argile d’Ebla alignent la multitude serrée de leurs griffures cunéiformes, vieilles de plus de quatre mille ans…
Ses peintures font cohabiter différents mondes, religions, cultures et civilisations. Le Proche-Orient y est souvent évoquée derrière les traits gris et rugueux des statues de Mari. Celles-ci voisinent alors avec d’autres personnages vivants ou inanimés, d’époques plus ou moins lointaines, plus ou moins certaines. Lorsqu’ils ne s’ignorent pas, les regards de ces figures se croisent, s’étonnent s’étonnent de partager le même espace sur la toile.
Nathalie Gaslène, http://www.babelmed.net